vendredi, mars 29

L’immunothérapie : une nouvelle arme pour combattre le cancer

Le cancer est une maladie qui se manifeste de différentes manières, et qui a bien souvent pour point de départ la mutation d’une première cellule, qui va ensuite, par reproduction, donner lieu à un amas de cellules de mauvaise qualité. Ce résumé très simplifié ne peut évidemment pas s’appliquer à chaque forme de cancer, puisque les mécanismes ne sont pas toujours les mêmes, selon le type de maladie dont il s’agit.

Cependant, il est possible aujourd’hui de s’enthousiasmer, grâce à de nouvelles pistes, en matière d’immunothérapie. Comme son nom l’indique, ce traitement a pour but de stimuler le système immunitaire, pour combattre différentes formes de cancers. Ces méthodes sont encore relativement marginales, mais les résultats sont suffisamment probants pour que l’on puisse espérer un vrai recul de la maladie, dans certains cas bien entendu.

Nous allons revenir pour vous sur les différents traitements en cours d’élaboration, leur fonctionnement, ainsi que les espoirs qu’ils permettent d’entretenir de par leur efficacité.

Qu’est-ce que l’immunothérapie ?

Avant toute chose, il est essentiel de revenir sur le principe même de ces traitements nouvelle génération, qui ont trait à notre immunité. Celle-ci a pour but, à la base de chasser ou d’éliminer tout ce qui est étranger à notre corps, et qui peut nous être nuisible. D’une certaine manière, les cellules cancéreuses, bien qu’elles aient été fabriquées par notre organisme, sont considérées comme un agresseur. On va ainsi faire en sorte que les cellules immunitaires du patient soient stimulées, pour que celles-ci s’attaquent aux cellules cancéreuses, comme elles sont capables de le faire pour un virus ou une bactérie quelconque infectant le corps.

Ainsi, différentes molécules sont concernées, et celles-ci vont aider notre organisme à se battre seul contre le cancer. En revanche, ce n’est pas un traitement que l’on utilise seul. Celui-ci va venir compléter les différentes techniques utilisées actuellement, comme la chimiothérapie, la radiothérapie ainsi que les opérations chirurgicales qui ont pour but d’extraire les cellules infectées par le cancer, entre autres.

On va utiliser deux types distincts d’immunothérapie, en tout cas dans la mise en œuvre. Tout d’abord, des injections permettront de stimuler le système immunitaire de manière locale. Puis, on pourra envisager une action plus générale sur l’organisme, en mettant en place des mécanismes de défense plus puissants encore.

Les molécules que l’on va administrer au patient dans le cadre de l’immunothérapie sont d’origine synthétique. Mais il s’agit malgré tout d’éléments que notre corps produit par lui-même à la base. Le but va être donc de suppléer l’immunité naturelle de notre organisme, qui est une machine tout à fait passionnante et puissante, quand il s’agit de se défendre contre les agresseurs.

Différents traitements utilisés

Il faut savoir que la recherche se concentre sur différents types de traitements qui s’inspirent directement de notre propre immunité. Les méthodes en place sont encore relativement expérimentales, mais elles s’appuient sur des molécules que nous connaissons déjà, pour obtenir plusieurs modes d’action.

Le traitement par interférons

Les interférons ont prouvé leur efficacité sur certains cancers comme le mélanome, le myélome, le cancer du rein ou les lymphomes. On associe généralement ce traitement à une chimiothérapie. Le but sera d’injecter au patient une dose d’interférons suffisante pour combattre la maladie. En revanche, certains effets secondaires sont constatés de manière assez fréquente. Généralement, il s’agit de symptômes de type grippal. On utilisera des traitements basiques pour les soulager, comme le paracétamol par exemple qui est tout à fait indiqué pour soigner les symptômes grippaux de ce type.

Le traitement par interleukine

L’interleukine permet aux lymphocytes de proliférer et d’atteindre une taille supérieure. Ces cellules assurent pour beaucoup notre immunité, et une fois le traitement administré, elles vont devenir des cellules tueuses, s’attaquant ainsi aux tumeurs, de manière massive. Généralement, ce traitement est administré dans le but de s’attaquer à des cancers de type mélanome ou adénocarcinome rénal, sur lesquels elle est efficace.

En général, il est nécessaire d’offrir une surveillance intensive au patient, car les effets secondaires de ce traitement sont assez nombreux. On lui administrera également des médicaments pour soulager les maux d’estomac, les nausées ainsi que la fièvre. Le traitement par interleukine est généralement administré par piqûre sous cutanée ou par perfusion continue.

Ainsi, on administrera fréquemment ce type de traitement aux soins intensifs.

Le traitement par anticorps monoclonaux

Enfin, troisième forme actuelle d’immunothérapie : les anticorps monoclonaux, qui font partie des dernières recherches. C’est notamment dans le cadre du cancer du sein que l’on administrera ce traitement, nommé l’Herceptin. Certaines femmes y sont effectivement assez réceptives. Ces anticorps monoclonaux ont également le propre de soigner certains cancers de types lymphomes. Il est vrai que ce traitement relève des toutes dernières découvertes, et ainsi, il est encore difficile d’avoir un vrai recul non seulement sur son efficacité, mais aussi à l’inverse, sur toutes les possibilités qu’il pourrait offrir à l’avenir, sur d’autres types de cancers. On en est encore aux balbutiements de cette technique, bien que les résultats soient plutôt prometteurs.

En résumé

Ainsi, l’immunothérapie a un principe plutôt intelligent, qui est d’utiliser les richesses et les armes du corps humain, de manière à combattre la maladie. Notre corps est en effet une machine complexe et particulièrement efficace quand il s’agit de s’occuper de certains nuisibles, qu’il s’agisse de virus, de bactéries, de cellules cancéreuses. D’autres recherches sont évidemment en cours, certains vaccins ont déjà été proposés avec plus ou moins de succès, notamment pour combattre le papillonavirus, précurseur du cancer de l’utérus. Il se peut donc que dans les années à venir, l’immunothérapie nous surprenne encore.